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La France travaille (toujours) moins que le reste de l’Europe ! (Article Sébastien Laye JDD)

La dernière étude de référence sur le temps de travail en Europe est sans appel : les salariés français sont à l’avant-dernière place en termes de temps de travail annuel en Europe. Seuls les Finlandais ont été moins présents au travail que les Français l’an dernier en Europe….

Cette étude Rexecode a le mérite de remettre l’église au milieu du village. Pourtant, en France, les entreprises se résignent à théoriser la réduction du temps de travail. Moutonniers, les partis politiques suivent cette tendance avec une pointe de fatalité. Or, cette étude démontre qu’il n’y a qu’en France où l’on considère comme irréductible cette tendance du « travailler moins ».


Alors qu’un Européen travaille en moyenne 1792 heures par an, la dernière étude de Rexecode (sortie alors que nous célébrions les 25 ans des 35 heures hebdomadaires) précise que les Français travaillent eux 128 heures de moins, soit 1664 heures par an : ou encore 126 heures de moins que les Allemands ou 379 heures de moins que les Roumains.


Nul besoin d’être un grand économiste pour comprendre la relation directe entre nombre d’heures travaillées, productivité et création de valeur économique (PIB, emplois). Derrière cette moyenne, un salarié typique en France travaille en fait beaucoup moins puisque nous avons aussi le plus important bataillon de « gros » travailleurs : 10 % de la force de travail, majoritairement des indépendants, cadres ou agriculteurs, travaillent plus de 49 heures par semaine. Ces 10 % rehaussent artificiellement la moyenne car ils n’ont pas d’équivalent ailleurs en Europe.

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L‘alibi de la productivité tombe à l’eau

Depuis des années, les dirigeants politiques se rassurent en nous serinant que nous travaillons peu mais bien : or la productivité s’est effondrée en France ces dernières années. Entre 2019 et 2023, la valeur ajoutée dans l’économie française a augmenté de 2 % mais la productivité horaire a reculé de 6 %. Quand le nombre de travailleurs augmente plus vite que la production, la productivité s’écroule. Or les aides publiques et la politique de chômage partiel ont incité les grandes entreprises à étoffer leurs équipes au-delà des besoins de leur activité. En économie, les gains de productivité sont une des composantes majeures de la croissance puisqu’ils traduisent la capacité à produire plus avec la même quantité de facteurs de production – capital et travail.


En conclusion, cet effet ciseau - toujours moins d’heures travaillées et toujours moins de productivité - est en train de décimer nos efforts de réindustrialisation.

On pensait avoir écarté la dimension « emploi » du débat économique en réduisant le chômage.

Or, avec toujours moins d’heures travaillées, la remontée du chômage et la vague de défaillances d’entreprises, c’est certainement la question du marché du travail qui va revenir sur le devant de la scène en 2024.

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